PAR LES TEMPS QUI COURENT par Marie Richeux ( 05/02/2018)
du lundi au vendredi de 21H00 à 22H00

La photographe américaine sera notre invitée à l’occasion d’une rétrospective qui lui est consacrée au Musée du Jeu de Paume, à Paris, du 6 février au 20 mai 2018, et qui réunit une sélection de ses œuvres des années 1970 à nos jours.

Une sélection des podcasts de France Culture en lien avec la photographie.

Vous pouvez écouter le podcast de France Culture directement à partir du lecteur ci-dessous.

« Chaque photographie peut devenir un événement dans les autres, s’y répéter, même si la répétition n’est jamais qu’un retour au non-identique. C’est dans notre capacité à déchiffrer ces relations et ces différences que nous pouvons commencer à prendre acte de ce que serait la dimension historique des images. Voilà pourquoi il est indispensable de lire une image en liaison avec ce qui la précède et la suit, et pourquoi une lecture historique exige que nous identifions non seulement ce qu’une photographie a en commun avec d’autres, mais aussi ce qu’elle possède en propre », ce sont les mots d’Eduardo Cadava, extrait d’une lettre qu’il adresse à Susan Meiselas, et qui rejoint le catalogue de l’exposition qui ouvre au Musée du Jeu de Paume à Paris. Cette exposition s’appelle Médiations, et elle retrace 40 ans de  photographie.

Très tôt, j’ai su que je n’étais pas un miroir mais une fenêtre. De la fenêtre, je regardais le monde.

Il y avait ces jeunes filles, elles habitaient à côté de chez moi. J’allais au supermarché, elles étaient là, elles jouaient à la corde à sauter. Je ne pensais pas à cette époque-là qu’elles allaient se marier. Elles grandissaient ensemble, je n’avais pas conscience que j’allais les suivre. Ce qui était frappant, c’est qu’elles posaient en dehors de moi, les unes pour les autres. Des petites jeunes filles qui ne savaient pas encore ce qu’elles allaient devenir.

La plus grande violence que j’ai essayé de mettre en image, c’était au Nicaragua, un cadavre. Un endroit où beaucoup d’exécutions avaient lieu. Une image qui n’a pas été publiée tout de suite… J’ai souvent fait référence à cette photographie. La vérité horrible, je devais la montrer. Je me pose cette question : qu’est-ce que ça signifie être témoin ? Pour moi, il faut que je fasse ces images, qu’elles vivent dans le temps.

Par « Magnum », on avait un réseau de distribution. Il y avait parfois des textes ou pas, des titres ou pas, et c’était hors de mon contrôle. Avec cette série que j’ai appelée « Médiations », je voulais garder la trace, montrer cette nécessité de toutes ces couches de choix qui montrent le lecteur actif d’une image.

Pour cette émission, la traduction de l’anglais est assurée par Marguerite Capelle.

Retrouvez le  Site officiel de Susan Meiselas  et le Site officiel de l’agence Magnum

Susan Meiselas est exposée en ce moment à Paris Photo à la Galerie Danziger.

Une rétrospective de son travail se tiendra au Jeu de Paume du 6 février au 20 mai 2018.

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